Tout apprendre sur les thérapies

Aromathérapie

Un peu d’histoire…

Un peu d’histoire…

Le mot aromathérapie vient de l’association de deux mots grecs, aroma, signifiant « arôme », et therapeia, signifiant « prendre soin de, soigner ». L’aromathérapie est le soin par les essences, les huiles essentielles et les hydrolats. Certaines plantes, dites « aromatiques », synthétisent des essences contenant des composés volatils et odorants.

L’utilisation des plantes aromatiques est née avec les premières civilisations. Il y a environ 40 000 ans en Australie, les aborigènes faisaient infuser des feuilles de tea tree (Melaleuca alternifolia (Maiden et Betche) Cheel) pour soulager de nombreux maux. En Asie et sur tout le pourtour du Bassin méditerranéen, les hommes s’en servaient pour agrémenter leurs plats, tout en facilitant leur digestion, mais aussi à des fins cosmétiques, médicales et religieuses. Les Égyptiens les utilisaient, entre autres, pour embaumer leurs morts. L’état de conservation des momies démontre l’importance du pouvoir antiseptique de ces végétaux. Mille ans avant notre ère, Avicenne, médecin perse, inventa l’alambic et le procédé de distillation qui permet l’obtention d’une huile essentielle. Dans son ouvrage « Le Canon de la médecine », le « prince des savants » fait référence à l’utilisation de nombreuses huiles essentielles. Hippocrate de Cos, Dioscoride et Pline l’Ancien utilisaient les plantes aromatiques sous formes d’onguents ou de bains pour traiter certaines maladies mais aussi en fumigations pour lutter contre les épidémies. Théophraste, auteur du Traité des odeurs, y décrit l’importance des parfums sur l’humeur et les organes. Les plantes aromatiques et les huiles essentielles firent longtemps partie de l’arsenal thérapeutique des médecins. Cependant, au XIXème siècle, lors de la révolution industrielle, le synthétique l’emporta sur le naturel. De nos jours, des scientifiques comme René Maurice Gattefossé, Jean Valnet, Daniel Penoël, Pierre Franchomme, Michel Faucon, Dominique Baudoux, Danièle Festy et bien d’autres… ont permis un renouveau de l’aromathérapie.

De la plante aromatique à l’huile essentielle

De la plante aromatique à l’huile essentielle

L’extraction de l’essence contenue dans une plante aromatique se fait par expression mécanique à froid en pressant des zestes d’agrumes ou par distillation par entraînement à la vapeur d’eau grâce à un alambic dont le vase de décantation contiendra une grande quantité d’eau riche en une multitude de molécules végétales hydrosolubles, c’est l’hydrolat ou eau florale, ainsi que l’huile essentielle présente à sa surface.

Les essences et les huiles essentielles ont des propriétés thérapeutiques que l’on utilise en aromathérapie. Elles sont odorantes, volatiles et lipophiles ce qui signifie qu’elles ne sont solubles que dans des corps gras. Elles peuvent être administrées par inhalation, par voie locale ou par voie orale.

De la plante aromatique à l’huile essentielle

Leurs champs d’action

Elles présentent différentes activités, physiologiques et psycho-émotionnelles, en lien direct avec leur composition chimique. Par exemple, l’huile essentielle de lavande officinale (Lavandula angustifolia Mill.) est antiseptique (1-5) et anxiolytique (6-14). Une synergie de deux à cinq essences ou huiles essentielles agit sur de nombreux paramètres et symptômes. Car les essences et les huiles essentielles sont actives sur les systèmes organiques et dans différents domaines thérapeutiques. Elles sont utilisées en pneumologie, gastro-entérologie, urologie, rhumatologie, dermatologie… car elles sont antibactériennes, antivirales, antifongiques, immunostimulantes, expectorantes, hypotensives, digestives, anti-inflammatoires, antalgiques, sédatives, toniques, cicatrisantes… Elles sont des concentrés naturels d’activités extrêmement efficaces. Cependant, certaines présentent des effets indésirables qu’il est important de connaitre comme :

  • Un effet caustique et irritant pour la peau et les muqueuses,
  • Un effet allergisant (hypersensibilisant),
  • Un effet photosensibilisant (augmente la sensibilité de la peau au soleil),
  • Un effet nocif pour le système nerveux (neurotoxique),
  • Un effet nocif pour les reins (néphrotoxique),
  • Un effet nocif pour le foie (hépatotoxique)
  • Un effet abortif (car il génère des contractions chez la femme enceinte).

Ces extraits végétaux sont, à la fois, connus et méconnus du grand public et du personnel médical. Elles sont parfois réduites à une simple substance désodorisante ou sont considérées comme toxiques ; c’est là toute l’ambiguïté qui les caractérise. Leurs propriétés thérapeutiques, de plus en plus prouvées cliniquement, et leurs fragrances en font des produits de soin efficaces et agréables.

Texte de Pascale Gélis Imbert, Docteur en Pharmacie spécialisée en phytothérapie et en aromathérapie.

Bibliographie