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Tai-chi

Qu’est ce que le Tai-chi ?

Définition

Qu’est ce que le Tai-chi ?

Le Tai-chi est un art martial chinois dit « interne ». L’apprentissage des arts martiaux vise à la maîtrise de soi, de façon à se préparer au combat s’il est inévitable mais surtout y renoncer s’il est évitable. Les arts martiaux intègrent des connaissances historiques, culturelles, philosophiques et médicales et visent au développement global de l’individu : à la fois force et souplesse, mais aussi équilibre, énergie et santé. Le Tai-chi, souvent réduit à une gymnastique de santé, comporte une dimension spirituelle et morale. Il a pour objet le travail de l’énergie (chi) et sa pratique consiste à enchaîner des séries de mouvements lents qui ont chacun des applications martiales. Le Tai-chi permet d’acquérir un grand contrôle de ses mouvements et une bonne visualisation de son corps dans l’espace. Il fait travailler la mémoire et le contrôle de la respiration.

Les racine du Tai-chi

Historique

Les racine du Tai-chi

L’époque exacte de la création du Tai-chi chan n’est pas connue, mais ses racines remontent à l’époque de la dynastie Tang (VIIe-IXème siècle). Le temple de Shao-Lin était bouddhiste et avait été construit par un empereur de la dynastie des Wei au Vem s. en reconnaissance aux moines bouddhistes et il continua d’être un haut lieu de spiritualité, fréquenté par les membres de la cour impériale et les grands poètes de ce temps. Les moines développèrent une technique de combat, le Shao Lin chuan (chuan signifiant boxe ou combat à main nues). Le Shao Lin chuan englobait 5 techniques, « le dragon », « le tigre », « le léopard », « le serpent » et « la grue blanche ». Avec le temps et les progrès techniques, on vit lentement apparaître une nouvelle méthode en réaction à l’école Shao Lin que l’on nommera le Tai Chi Chuan.

Certaines légendes attribuent l’invention du tai-chi-chuan au taoïste semi-légendaire Zhang Sanfeng, littéralement « Maître des trois Pics », prêtre taoiste célèbre vers le début de la dynastie Ming (XIIIe-XVe siècle). Le Livre complet sur les exercices du tai-chi-chuan, écrit par Yang Chengfu (1883-1936), raconte que Zhang Sanfeng créa le tai-chi-chuan vers la fin de la Dynastie Song (960-1279) puis le transmit à Wang Zongyue, Chen Zhoutong, Zhang Songxi et Jiang Fa. Un peu plus tôt, Li Yishe (1832-1891) écrivit dans sa Brève introduction sur le tai-chi-chuan : « Le tai-chi-chuan fut fondé par Zhang Sanfeng des Song. » Zhang créa l’école intérieure (chinois : 内家 ; pinyin : nèijiā)par un syncrétisme néo-confucianiste des arts martiaux du bouddhisme Chan du monastère Shaolin et de sa maîtrise du daoyin (内功, nèigōng) taoïste. Il s’installa dans le temple du mont Wudang, province de Hubei, pour enseigner sa discipline.

Les racine du Tai-chi

Les écoles classiques de Tai-chi chuan

  • Chen, de Chen Wangting (1600-1680)

Basé sur le Qigong et les techniques d’arts martiaux il y a des milliers d’années, Chen Wangting a développé le Tai Chi style Chen autour de 1670. Chen Wangting appartenait à la garde royale du 16ème siècle du village de Chen dans le comté de Wenxian, province du Henan. Après sa retraite de l’armée, il a été attiré par les enseignements du taoïsme, ce qui l’a conduit à une vie simple d’agriculture, d’étude et d’enseignement des arts martiaux. Le style Chen est caractérisé par des mouvements contrastés et complémentaires: lent et doux, rapide et dur.

  • Yang, de Yang Luchan (1799-1872)

Yang Lu-chan a appris le Tai Chi dans le village de Chen. Plus tard, il l’a modifié avec des positions plus élevées, des mouvements doux et lents, le rendant beaucoup plus approprié pour plus de gens.

De style Yang et Chen, trois autres grands styles développés – Wu, Hao et Sun. Chacun de ces styles partagent des principes essentiels similaires, mais contiennent des caractéristiques différentes.

  • Wǔ/Hao, de Wu Yu-hsiang (1812-1880)
  • Wú, de Wu Ch’uan-yu (1834-1902)
  • Sun, de Sun Lu Tang (1861-1932)a
Les bienfaits physiques et psychiques

Études scientifiques

Études scientifiques

La pratique régulière du Tai-chi apporte un grand nombre de bienfaits physiques et psychiques. Les mouvements peuvent être adaptés à chaque cas particulier en fonction de l’âge, du sexe et des possibilités de chacun, de sorte que peu de contre-indications sont décrites. Au niveau physique, ces disciplines contribuent à l’assouplissement des muscles, au renforcement musculaire et améliorent l’équilibre, ce qui permet de réduire de manière significative les chutes (en particulier chez les personnes âgées) et les problèmes de dos chroniques. La lenteur des mouvements combinée à des postures fléchies conduit à une plus grande résistance lorsque le poids du corps passe d’une jambe à l’autre, ce qui contribue à renforcer le squelette en augmentant la densité osseuse, s’opposant à l’ostéoporose et diminuant les risques de fracture.

Une pratique régulière permet également une amélioration de la qualité du sommeil et diminue le risque d’insomnie. Pendant les séances, l’attention est constamment ramenée vers le souffle et le corps, ce qui est une forme de méditation en mouvement, dont les bienfaits sur la santé sont maintenant largement démontrés.

Une respiration profonde induit une amélioration de la circulation sanguine vers le cerveau, qui induit une meilleure oxygénation et un meilleur apport de nutriments (glucose), induit également un sentiment d’être plus éveillé, et améliore l’attention, la mémoire et l’apprentissage. L’exercice du Taichi diminue également la sensation de fatigue. L’activité neuronale est augmentée dans de nombreuses aires cérébrales et pas seulement les aires motrices : les aires sensorielles, les aires impliquées dans le traitement des informations d’équilibre et de planification des mouvements, et les aires associatives sont mises en jeu. Les cellules du cerveau (neurones et glies) produisent plus de facteurs de croissance lorsqu’elles sont activées, leur permettant de mieux se développer. De ce fait, la communication entre les cellules cérébrales est améliorée, ce qui a pour conséquence une augmentation de l’acuité mentale, de l’équilibre, de la motricité et de la coordination. Les apprentissages et la mémorisation de nouveaux mouvements sont un défi pour le cerveau qui, lors de nouveaux apprentissages, doit former de nouvelles connexions. Le Taichi offre un large éventail de séries de mouvements permettant de stimuler la mémoire. Il participe aussi à la réduction du stress et de l’anxiété et peut même soulager la dépression légère chez certaines personnes, ce qui peut permettre d’éviter ou de réduire les médicaments habituellement utilisés pour traiter la dépression dont certains ont des effets secondaires qui affectent la mémoire, la focalisation et l’acuité mentale. Le Taichi peut contribuer à apaiser les maux de tête, y compris les migraines et peut améliorer la qualité de vie des malades atteints de cancer et réduire certains de leurs symptômes.

Cette pratique contribue à une meilleure efficacité du système immunitaire notamment en réduisant les marqueurs de l’inflammation et en influençant les réponses immunitaires spécifiques aux virus lors des vaccinations. Des changements épigénétiques bénéfiques peuvent également être observées après une pratique sur le long terme. Ainsi, l’activité télomérase (une enzyme qui protège l’intégrité des extrémités de notre ADN) peut être modifiée positivement suite à une pratique durable du Tai-chi. De même, des méthylations modifiant de façon bénéfique plusieurs gènes impliqués dans la réponse au stress ont été observées chez les pratiquants deTai-chi.

Tout comme le Yoga et le Qi Gong, le Taichi exerce donc des effets bénéfiques holistiques à la fois sur le corps et l’esprit, et peuvent contribuer au maintien durable de la santé en agissant simultanément sur la plupart des systèmes de notre corps.

Résumé d’après le texte initial d’ Alice Guyon, Directrice de recherches au CNRS